jeudi 27 mars 2014

Souvenir anticyclonique

Salut à tous !

En cette période d’inactivité forcée pour moi et de mauvais temps revenu, il n’y a pas grand-chose d’astronomique autre que théorique à se mettre sous la dent. J’ai donc décidé pour toucher à un ersatz de réel de raconter ma dernière observation, qui remonte déjà au 09 mars. Elle ne contient pourtant pas de quoi rester dans les annales, mais un petit retour dans les étoiles ne fera pas de mal.

Ce 9 mars donc, début du dernier grand anticyclone, je décide de sortir malgré la demi lune, et bien m’en a pris car les beaux jours suivants seront embrumés par la pollution très épaisse que l’on sait. Un peu de planétaire – lunaire aurait été possible ensuite mais, un peu dégoûté, je n’ai même pas ressorti la lunette.


Le 9, la transparence était bonne, mais la présence de la lune va me restreindre sagement aux amas ouverts, choix aussi favorisé aussi par une faible turbulence, chose rare cette année.


L’avantage d’attaquer par des objets comme Sigma Orionis, c’est qu’il n’y a pas besoin d’adaptation préalable au noir, pour appréhender le principal de la cible.

Un groupe de 7 étoiles assez ouvert s’affine en forme de pointe, dès les faibles grossissements, évoquant la constellation de la Flèche. En fait sigma apparaît comme une étoile triple brillante (A, D, E sur les Splendeurs du Ciel Profond p 162), et sa voisine STF761 aussi (A, B, C), presque avec la même orientation. Mais chacune de ces triples contient une double très serrée, plus confortablement résolue à 48 X. La principale de sigma paraît jaune, les autres bleutées.

La 7 ème étoile est celle en bas à gauche de la photo sur les SCP.

J’ai noté à 48 X une étoile qui semblerait la D de STF 761, mais de mag 12,4, avec la demi-lune, douteux ?

En tous cas, au-delà de cette description un peu technique, voilà deux très belles étoiles multiples, donnant une image magnifique d’une grande finesse, et accessible aux urbains.


Toujours dans Orion, je continue avec l’amas de notre ami Laurent, Ferrero 11. A 21 X on voit une intéressante vue d’ensemble contenat Ferrero 11 et son voisin Teutsch 164. En grossissant un peu on voit mieux la différence entre les 2 amas :

Le premier est lâche, peu brillant, pas flou, composé d’étoiles homogènes de mag 9-10, centré sur un arc ouvert de 4-5 étoiles principales.

Le second garde la même orientation N/S, mais semble plus ouvert et brillant du fait d’une structure basée sur 7 lumineuses étoiles en ovale.


Je souhaite ensuit me consacrer un peu plus au Grand Chien et ses environs, car il ne culmine jamais trop haut, et dans quelques semaines ce sera trop tard. Voyons si je peux détecter la petite nébuleuse planétaire IC 2165 ?

Le repérage est difficile, je suis gêné par la lune et l’amplitude temporairement modérée de mes mouvements. Je finis par repérer une petite lueur stellaire suspecte à l’emplacement, assez faible mais plus facile en grossissant. A 150 X elle semble un peu allongée N/S. Aucune couleur n’est perçue. Je passe mon chemin, moyennement emballé par cette NP que je n’avais pourtant jamais vue avant.


Je cherche ensuite à repérer le petit amas Basel 11, au nord de NGC2360. J’utilise donc ce dernier comme jalon. Mais Basel 11 ne montre guère que ses 2 composantes principales tout d’abord, puis 2 autres à 70 X. Les environs semblent un peu flous, mais cet ensemble ne laisse pas un souvenir impérissable, malgré un champ esthétique.


Il a au moins le mérite de servir à son tour de jalon pour la cible suivante, l’amas ouvert NGC2345, dont le repérage est assez difficile (surtout avec un bras et demi !)

C’est un groupe assez lâche et ouvert, légèrement nébuleux à faible grossissement, et assez peu lumineux. Il pourrait même passer inaperçu, mais il faut reconnaître que la demi-lune doit bien manger quelques dixièmes de magnitude. On note une double à l’ouest résolue à 70 X


Pour revenir à du brillant, à de la matière, je décide alors d’aller observer et croquer M47. Cette partie du ciel apparaît pourtant diffuse à l’œil nu, un peu voilée dans les brumes de l’horizon, et le drôle d’aspect à l’oculaire me le confirme : l’amas est bien là, brillant et facile, mais quasi sans autre étoile dans le champ. Il n’en ressort que mieux.

Je compte globalement 35 étoiles disséminées à 21 X.

Le centre de l’amas est bien marqué, allongé, composé de 2-3 étoiles brillantes dont l’une se révèle une jolie double au Pentax 8,5 (70 X).


Pour finir, je retente le seul objet du Petit Chien accessible à la 80mm : l’amas Herschel 1.

Je n’avais pas réussi une fois précédente, mais là, plus de persévérance, plus de chance ? toujours est-il qu’au bout d’un moment un minuscule groupe assez brillant apparaît perdu dans le grand champ à 21X. Il demande à grossir et à 70 X montre un joli losange et une étoile dans son alignement proche, le tout ayant un peu l’apparence d’une flèche, et très vaguement celle du complexe sigma Orionis. Ce type d’objet ne souffre pas tellement de la présence lunaire, du moins pour appréhender ses étoiles principales.


Voici donc ma dernière sortie.

Depuis, je sens bien que ça ne veut pas.

La motivation d’observer s’émousse peu à peu, pourtant je consulte toujours aussi volontiers le forum.

Le beau temps s’est maintenu sans un nuage de façon extraordinairement longue, mais avec le voile quasi opaque de pollution. Ma blessure en cours de guérison m’a aussi dissuadé de sortir la lunette dans ces piètres conditions. Ensuite un coup de vent de sud a recouvert pendant des jours le ciel d’un vaste complexe de nuages hauts, laissant seulement passer un soleil mou du genou de temps en temps. Puis, dernière épreuve en date, hier soir j’avais quelque chose de prévu, et (donc !) alors que ce n’était pas annoncé, le ciel s’est tout d’un coup dégagé et toutes les étoiles ont brillé ! Je vois bien qu’à force de tels concours de circonstance, la motivation finit par s’émousser car ça m’a moins fait râler que d’habitude.

Tout cela nous rappelle à l’aspect aléatoire de suivre des listes ou des programmes d’observation. En effet dans la quantité d’amas de la Poupe, de la Licorne que je voulais voir je n’ai fait que survoler quelques uns. Et déjà, le Lion trône haut dans le ciel …Surtout, ne rien envisager, ne rien attendre car cette région Lion – Vierge, au vu de sa richesse, est particulièrement propice à tomber dans le piège … On admirera ce qui nous sera donné d’admirer …





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