J’aurais pu nommer ce témoignage "Petit stage astronomique" tant la récente abondance d’observations a contrasté avec les privations des semaines et mois précédents. Au sortir de l’été que l’on sait, j’ai eu la cerise sur la gâteau en apprenant qu’il avait enfin fait beau les quinze premiers jours de septembre, juste quand je suis parti en vacances sans pouvoir observer ! De quoi vous dégoûter des étoiles ! Et puis, contre toute attente, subitement, le temps s’est amélioré fin septembre, de façon durable, offrant de magnifiques journées d’automne suivies de nuits tout aussi délicieuses.
J’avais donc, de façon forcée, laissé un peu de côté l’astro, mais là il n’aura pas fallu longtemps pour que j’y replonge corps et âme ! Tout se présentait en outre pour le mieux, car nous étions en période de nouvelle lune ou presque, et je disposais de créneaux libres de 21 à 23 h environ.
J’ai ainsi pu observer 3 soirs d’affilée (25, 26 et 27 septembre) dans de bonnes conditions de transparence et de turbulence (globalement), chose de mémoire rarement réalisée pendant l’absence de lune. J’ai remis cela le 02/10 pour une observation plus courte, plus centrée sur des objets brillants, la lune étant déjà bien présente.
Je ne vais pas citer tous les objets observés, décrits ou dessinés, mais plutôt revenir sur ceux qui m’ont le plus marqué. Lors de ces soirées, j’ai voulu revoir les astres d’été que je n’avais pas revus cette année ou l’an dernier, histoire de varier le plus possible, et de ne pas revoir 2 années de suite les mêmes objets au détriment d’autres. Bien sûr, cela ne m’a pas empêché d’aller ré-admirer telle cible classique déjà vue cette année si j’en avais envie. En fait, je n’ai pas pu passer rapidement d’un objet à l’autre comme j’avais tenté de le faire précédemment, car dans ce cas en fin d’observation je me sens frustré. Il me manque un « support », un souvenir de la soirée. J’ai donc soit pris des notes soit dessiné chaque « cible ». Inconsciemment je pense que j’ai voulu profiter de ces soirées pour « rattraper le retard » de l’été, revoir ces objets d’été pour ensuite passer à ceux d’automne sereinement.
Avant qu’il ne se couche, ma priorité s’est portée sur le Sagittaire, tout un monde !
Les amas M23 et M25 sont idéaux pour commencer à s’habituer à l’obscurité, mais très différents. Le premier est un tapis de petites étoiles assez faibles, homogènes, il est étendu, ovale, entouré d’étoiles plus brillantes et présente quelques alignements et courbes en son sein. Le second est vaguement en forme de H avec une partie centrale plus serrée. Il se pare d’étoiles plus brillantes, plus diverses, un peu colorées, comme l’étoile principale qui brille d’un bel éclat orangé. Il est plus joli en grossissant peu, environ 20 fois.
Le petit amas NGC 6645 est intéressant, mais bien plus faible. Près d’une belle chaîne de 5 étoiles on apprécie à 70 X une petite nébulosité ovale contenant une vingtaine d’astres résolus, dont une double plus brillante au SE.
Autre curiosité : le petit globulaire NGC 6717, très bas sur l’horizon et très proche d’une étoile assez brillante. Trop près de cette étoile, je ne le vois pas à faible grossissement et il me faut monter à 70 X pour le distinguer de cette dernière comme une petite nébulosité ronde assez diffuse mais marquée en son centre. Il est bien confirmé à 150 X, et contraste avec l’étoile brillante.
La petite nébuleuse planétaire NGC 6818, dite « Le Diamant » m’offre une belle surprise, celle de deviner tout de suite à 150 X une zone plus sombre en son centre, confirmée avec attention. La nébuleuse est assez nette, très légèrement bleutée, très légèrement ovale N/S
Le Sagittaire contient une curiosité, le duo NGC 6440 – NGC 6445, un globulaire et une petite nébuleuse planétaire. Ces soirées-là, c’est un peu le contre-la-montre pour explorer le Sagittaire, avant qu’il ne baisse trop sur l’horizon. Eh oui, que voulez-vous, il a été si discret en juillet – août que l’on n’a pas le choix, il faut profiter du peu de hauteur qu’il reste, et donc du peu d’éclat de ses splendeurs. C’est encore le cas ici, le duo n’est pas réputé facile et comme il commence à sombrer dans les brumes de l’horizon, la détection est ardue ! Je devine l’amas NGC 6440 comme une très pâle lueur floue, et pas très loin la nébuleuse est encore plus mal définie. L’UHC permet alors une nette amélioration de cette dernière, elle devient plus facile que l’amas et paraît assez bien allongée. Par contre le champ est très pauvre en étoiles !
Un autre duo dans le coin, c’est le couple de globulaires NGC 6522 / NGC 6528, encore plus proches l’un de l’autre. Hélas, la date d’observation tardive aura raison d’une vision confortable, car si le premier se voit sans trop de problème tout en étant faible, le second demande vraiment des efforts pour être à peine perçu. Il me semble avoir vu ce duo en meilleure forme !
C’est un peu ce qui se répétera durant ces 3 soirées pour les objets de cette zone, ils apparaîtront assez fades, diffus, un peu éteints, mais bien là quand même : un autre duo éloigné NGC 6553 (dans un joli arc étoilé) et NGC 6544 (près de M8), l’amas ouvert NGC 6520 (élégant malgré la Barnard pas vraiment vue), le trio M69 – NGC 6652 (ressemblant beaucoup au précédent) – M70 (le plus facile et intéressant à mon avis) …
Ah que j’aurais aimé observer ces amas dans la pureté du ciel des Alpes du Sud, en juillet, assez haut sur l’horizon ! L’expérience me fait dire qu’ils auraient autrement claqué dans le même instrument !
N’oublions pas au passage le délaissé M24, immense nuage dans la Voie Lactée, fort impressionnant encore, même s’il reste loin de l’aspect dans des simples jumelles 10X50 mais …dans le ciel des Alpes du Sud. Il contient quelques faibles amas ouverts et même un globulaire mais je ne m’y attarde pas ce soir.
Pour finir dans le Sagittaire, juste un challenge à la 80, Palomar 8 à 70 X puis 150 X. Là, c’est du lourd ! Il me faut plusieurs minutes, le temps de laisser passer quelques aperçus furtifs en intermittences, pour valider l’observation de ce très pâle spectre formant un losange avec 3 étoiles de mag 11,5 environ. La 80ED renoue avec son passé de tâchouilles !
L’esprit plus serein suite à l’exploration du Sagittaire, je passe maintenant à la petite constellation du Dauphin, fleuron d’été que j’aime bien car à taille humaine : on peut dans la soirée faire le tour de ses trésors.
NGC6934 me paraît le plus spectaculaire : quelle différence avec les amas du Sagittaire de même magnitude mais plongeant dans les brumes ! Ici la vision au Pentax XF 8.5 est un régal, un fourmillement d’étoiles très fines contrastent sur un fond noir d’encre dans lequel claque bien l’amas ! Bien sûr à ce diamètre aucun détail n’est à attendre !
Sans prétention aucune la recherche rapidement fructueuse de NGC 7006 me fait plaisir, par rapport au temps que je passais auparavant à le chercher. On progresse quand même ! Presque tout de suite je me repère dans la sorte de croix d’étoiles du PSA. Sans être éclatant on ne peut pas dire qu’il soit très faible pour peu qu’en grossissant l’on obscurcisse assez le fond du ciel.
Ensuite, je peux me délecter de friandises plus fines à mon goût, les petits nébuleuses planétaires NGC 6891 et NGC 6905. Beaucoup disent qu’une 80ED ne sert guère qu’au grand champ, mais voyez que j’en fais aussi autre usage, certes orienté vers le piment de la difficulté.
La première me surprend (cela faisait longtemps …) de par son éclat assez important et sa petite taille, son aspect net et contrasté. Le diamètre est surtout sensible à 150 X …
Le seconde reste ma préférée. Quelle délicatesse ! Un peu comme celle de M46, mais en plus facile. Malgré son repérage difficile, je perçois bientôt sa lueur diffuse presque collée à une étoile. Avec le TMB 4 mm (150 X) j’ai l’impression de bien mieux la séparer de l’étoile, et de voir plus d’étoiles faibles à proximité, qu’avant à 100 X. L’ensemble prend ainsi la forme d’une racine carrée !
Pour rester dans les petites bulles, je parviens l’une de ces soirées à « sortir » NGC 6751 dans l’Aigle, alors que j’avais échoué quelques jours avant. Effectivement, le filtre UHC m’est indispensable pour l’identifier, ainsi qu’une carte plus précise que le PSA. A classer dans la catégorie des (très) faibles à la 80ED !
Toujours dans la même ambiance, renouons avec l’observation difficile !
L’Aigle recèle NGC 6778 et NGC 6804 (dépassant la mag 12 théoriquement), deux faibles et petites nébuleuses planétaires qui m’apparaissent curieusement pas si difficilement que cela. Bien entendu une sévère recherche et une confirmation à l’aide de force carte, une bonne dose de ténacité et le filtre UHC sont de mise. Le filtre les rend un peu moins faibles, et leur diamètre augmente avec le grossissement, cela valide l’observation. Quel plaisir de renouer avec les objets théoriquement les plus faibles que j’ai pu observer dans le passé ! Toutefois j’estime que leur magnitude réelle est un peu en-dessous de leur valeur théorique, je leur donnerais 11,5 maximum.
Pour finir avec les objets d’été que je voulais voir, j’essaie de confirmer NGC 6207, la galaxie proche de M13, déjà devinée par le passé. Ce soir le ciel ne doit pas être si bon, car je devine seulement furtivement par moment une vague traînée. Heureusement je la dessine dans son environnement, et après coup en relisant la description de l’observation antérieure c’est bien cela, j’avais déjà noté le sorte de trapèze qu’elle forme avec des étoiles proches.
Le Capricorne s’avance de plus en plus sur le méridien, il est en point de mire directement vers le sud depuis ma terrasse.
Après un passage rapide sur Saturn Nebula qui ne dévoile rien d’autre qu’un ovale très brillant et coloré, je pointe M72 qui curieusement m’enthousiasme malgré sa réputation fadasse. Je le note facile, évident sans être trop brillant, déjà visible à 21 X mais diffus.
Surtout, M30 est l’objectif ! Grâce à la très faible turbulence, je ne suis pas déçu du déplacement (du tube en sa direction) ! Son aspect brillant, condensé et contrasté m’incite à grossir. J’avais été frustré dans le ciel des Alpes du Sud à cause d’un fort mistral induisant une turbulence énorme, mais ce soir j’ai de la chance. Voici encore cette année un amas globulaire qui montre plus qu’un disque flou ! La petite traînée d’étoiles au nord apparaît assez bien, de façon plus étendue et diffuse en vision oblique, et surtout ce mode d’observation y montre 2-3 étoiles très faibles ! Bientôt, à gauche de cette patte d’étoiles (donc à l’ouest, avec le RC) se devine plus faiblement, un peu à la limite, une autre zone floue, très légèrement granuleuse par moments. Tellement intéressant pour mon petit diamètre que je m’applique à en tirer le portrait, histoire aussi de développer mes facultés d’observation et de dessin. Belle satisfaction !
En revanche, les deux galaxies du Capricorne sont anecdotiques à cette ouverture. Si NGC 6903 se trahit par une infime lueur collée à une étoile, NGC 6907 reste du domaine du spectre, de l’indécis, de l’extrême sans réelle confirmation.
Lors de la quatrième soirée, la lune est déjà presque à demi. Aussi je privilégie des objets brillants, comme les amas ouverts French 1 dans le Dauphin, Stephenson 1 dans la Lyre (jolie curiosité facile avec son étoile orangée), M56 et surtout M57 pour rester dans la Lyre (énorme à 150 X, avec déjà presque les anses plus sombres que le reste, moins bien définies).
Enfin, mon attrait pour les nébuleuses planétaires ne résiste pas à une première incursion dans une belle d’automne, Andromède. Elle me livre une jolie vision de la Boule de Neige Bleue (NGC 7662). Je joue avec les grossissements qui dévoilent sa belle teinte bleue sombre, son diamètre de plus en plus apparent, plus d’étoiles faibles à proximité …Et à 150 X aucun doute, le centre de ce joli disque est plus sombre, l’aspect annulaire commence à se mettre en place …
Cette période de beau temps s’est invitée vraiment au bon moment, quand le découragement devenait plus que chronique. Elle a fait un bien fou et j’ai pu mesurer la rapidité à laquelle le plaisir et la passion reviennent, stimulés par les astres, l’air encore doux, les perspectives magiques offertes par l’immensité de la voûte purement étoilée. Sans même y penser, les vieilles habitudes, les gestes se retrouvent, les vieilles connaissances, tel ou tel amas dans un coin, remontent à la surface. Quelle bouffée de fraîcheur !
Cela aura constitué une partie importante des observations de tout l’été, sur une durée courte, mais intense, avec des soirées d’observation idéales, bien disponible, pas de lune, pas froid, des soirées certes courtes mais frétillantes et bien remplies.
Maintenant, je me sens prêt à accueillir sereinement l’automne, et en particulier Cassiopée et Persée, vastes mondes d’amas ouverts délaissés l’an dernier au profit d’autres constellations. Patiemment, j’aimerais redécouvrir tous leurs amas un par un, comme lors des belles soirées d’avant, patiemment, et pimenter la chose grâce aux quelques nébuleuses et galaxies toutes proches …
J’avais donc, de façon forcée, laissé un peu de côté l’astro, mais là il n’aura pas fallu longtemps pour que j’y replonge corps et âme ! Tout se présentait en outre pour le mieux, car nous étions en période de nouvelle lune ou presque, et je disposais de créneaux libres de 21 à 23 h environ.
J’ai ainsi pu observer 3 soirs d’affilée (25, 26 et 27 septembre) dans de bonnes conditions de transparence et de turbulence (globalement), chose de mémoire rarement réalisée pendant l’absence de lune. J’ai remis cela le 02/10 pour une observation plus courte, plus centrée sur des objets brillants, la lune étant déjà bien présente.
Je ne vais pas citer tous les objets observés, décrits ou dessinés, mais plutôt revenir sur ceux qui m’ont le plus marqué. Lors de ces soirées, j’ai voulu revoir les astres d’été que je n’avais pas revus cette année ou l’an dernier, histoire de varier le plus possible, et de ne pas revoir 2 années de suite les mêmes objets au détriment d’autres. Bien sûr, cela ne m’a pas empêché d’aller ré-admirer telle cible classique déjà vue cette année si j’en avais envie. En fait, je n’ai pas pu passer rapidement d’un objet à l’autre comme j’avais tenté de le faire précédemment, car dans ce cas en fin d’observation je me sens frustré. Il me manque un « support », un souvenir de la soirée. J’ai donc soit pris des notes soit dessiné chaque « cible ». Inconsciemment je pense que j’ai voulu profiter de ces soirées pour « rattraper le retard » de l’été, revoir ces objets d’été pour ensuite passer à ceux d’automne sereinement.
Avant qu’il ne se couche, ma priorité s’est portée sur le Sagittaire, tout un monde !
Les amas M23 et M25 sont idéaux pour commencer à s’habituer à l’obscurité, mais très différents. Le premier est un tapis de petites étoiles assez faibles, homogènes, il est étendu, ovale, entouré d’étoiles plus brillantes et présente quelques alignements et courbes en son sein. Le second est vaguement en forme de H avec une partie centrale plus serrée. Il se pare d’étoiles plus brillantes, plus diverses, un peu colorées, comme l’étoile principale qui brille d’un bel éclat orangé. Il est plus joli en grossissant peu, environ 20 fois.
Le petit amas NGC 6645 est intéressant, mais bien plus faible. Près d’une belle chaîne de 5 étoiles on apprécie à 70 X une petite nébulosité ovale contenant une vingtaine d’astres résolus, dont une double plus brillante au SE.
Autre curiosité : le petit globulaire NGC 6717, très bas sur l’horizon et très proche d’une étoile assez brillante. Trop près de cette étoile, je ne le vois pas à faible grossissement et il me faut monter à 70 X pour le distinguer de cette dernière comme une petite nébulosité ronde assez diffuse mais marquée en son centre. Il est bien confirmé à 150 X, et contraste avec l’étoile brillante.
La petite nébuleuse planétaire NGC 6818, dite « Le Diamant » m’offre une belle surprise, celle de deviner tout de suite à 150 X une zone plus sombre en son centre, confirmée avec attention. La nébuleuse est assez nette, très légèrement bleutée, très légèrement ovale N/S
Le Sagittaire contient une curiosité, le duo NGC 6440 – NGC 6445, un globulaire et une petite nébuleuse planétaire. Ces soirées-là, c’est un peu le contre-la-montre pour explorer le Sagittaire, avant qu’il ne baisse trop sur l’horizon. Eh oui, que voulez-vous, il a été si discret en juillet – août que l’on n’a pas le choix, il faut profiter du peu de hauteur qu’il reste, et donc du peu d’éclat de ses splendeurs. C’est encore le cas ici, le duo n’est pas réputé facile et comme il commence à sombrer dans les brumes de l’horizon, la détection est ardue ! Je devine l’amas NGC 6440 comme une très pâle lueur floue, et pas très loin la nébuleuse est encore plus mal définie. L’UHC permet alors une nette amélioration de cette dernière, elle devient plus facile que l’amas et paraît assez bien allongée. Par contre le champ est très pauvre en étoiles !
Un autre duo dans le coin, c’est le couple de globulaires NGC 6522 / NGC 6528, encore plus proches l’un de l’autre. Hélas, la date d’observation tardive aura raison d’une vision confortable, car si le premier se voit sans trop de problème tout en étant faible, le second demande vraiment des efforts pour être à peine perçu. Il me semble avoir vu ce duo en meilleure forme !
C’est un peu ce qui se répétera durant ces 3 soirées pour les objets de cette zone, ils apparaîtront assez fades, diffus, un peu éteints, mais bien là quand même : un autre duo éloigné NGC 6553 (dans un joli arc étoilé) et NGC 6544 (près de M8), l’amas ouvert NGC 6520 (élégant malgré la Barnard pas vraiment vue), le trio M69 – NGC 6652 (ressemblant beaucoup au précédent) – M70 (le plus facile et intéressant à mon avis) …
Ah que j’aurais aimé observer ces amas dans la pureté du ciel des Alpes du Sud, en juillet, assez haut sur l’horizon ! L’expérience me fait dire qu’ils auraient autrement claqué dans le même instrument !
N’oublions pas au passage le délaissé M24, immense nuage dans la Voie Lactée, fort impressionnant encore, même s’il reste loin de l’aspect dans des simples jumelles 10X50 mais …dans le ciel des Alpes du Sud. Il contient quelques faibles amas ouverts et même un globulaire mais je ne m’y attarde pas ce soir.
Pour finir dans le Sagittaire, juste un challenge à la 80, Palomar 8 à 70 X puis 150 X. Là, c’est du lourd ! Il me faut plusieurs minutes, le temps de laisser passer quelques aperçus furtifs en intermittences, pour valider l’observation de ce très pâle spectre formant un losange avec 3 étoiles de mag 11,5 environ. La 80ED renoue avec son passé de tâchouilles !
L’esprit plus serein suite à l’exploration du Sagittaire, je passe maintenant à la petite constellation du Dauphin, fleuron d’été que j’aime bien car à taille humaine : on peut dans la soirée faire le tour de ses trésors.
NGC6934 me paraît le plus spectaculaire : quelle différence avec les amas du Sagittaire de même magnitude mais plongeant dans les brumes ! Ici la vision au Pentax XF 8.5 est un régal, un fourmillement d’étoiles très fines contrastent sur un fond noir d’encre dans lequel claque bien l’amas ! Bien sûr à ce diamètre aucun détail n’est à attendre !
Sans prétention aucune la recherche rapidement fructueuse de NGC 7006 me fait plaisir, par rapport au temps que je passais auparavant à le chercher. On progresse quand même ! Presque tout de suite je me repère dans la sorte de croix d’étoiles du PSA. Sans être éclatant on ne peut pas dire qu’il soit très faible pour peu qu’en grossissant l’on obscurcisse assez le fond du ciel.
Ensuite, je peux me délecter de friandises plus fines à mon goût, les petits nébuleuses planétaires NGC 6891 et NGC 6905. Beaucoup disent qu’une 80ED ne sert guère qu’au grand champ, mais voyez que j’en fais aussi autre usage, certes orienté vers le piment de la difficulté.
La première me surprend (cela faisait longtemps …) de par son éclat assez important et sa petite taille, son aspect net et contrasté. Le diamètre est surtout sensible à 150 X …
Le seconde reste ma préférée. Quelle délicatesse ! Un peu comme celle de M46, mais en plus facile. Malgré son repérage difficile, je perçois bientôt sa lueur diffuse presque collée à une étoile. Avec le TMB 4 mm (150 X) j’ai l’impression de bien mieux la séparer de l’étoile, et de voir plus d’étoiles faibles à proximité, qu’avant à 100 X. L’ensemble prend ainsi la forme d’une racine carrée !
Pour rester dans les petites bulles, je parviens l’une de ces soirées à « sortir » NGC 6751 dans l’Aigle, alors que j’avais échoué quelques jours avant. Effectivement, le filtre UHC m’est indispensable pour l’identifier, ainsi qu’une carte plus précise que le PSA. A classer dans la catégorie des (très) faibles à la 80ED !
Toujours dans la même ambiance, renouons avec l’observation difficile !
L’Aigle recèle NGC 6778 et NGC 6804 (dépassant la mag 12 théoriquement), deux faibles et petites nébuleuses planétaires qui m’apparaissent curieusement pas si difficilement que cela. Bien entendu une sévère recherche et une confirmation à l’aide de force carte, une bonne dose de ténacité et le filtre UHC sont de mise. Le filtre les rend un peu moins faibles, et leur diamètre augmente avec le grossissement, cela valide l’observation. Quel plaisir de renouer avec les objets théoriquement les plus faibles que j’ai pu observer dans le passé ! Toutefois j’estime que leur magnitude réelle est un peu en-dessous de leur valeur théorique, je leur donnerais 11,5 maximum.
Pour finir avec les objets d’été que je voulais voir, j’essaie de confirmer NGC 6207, la galaxie proche de M13, déjà devinée par le passé. Ce soir le ciel ne doit pas être si bon, car je devine seulement furtivement par moment une vague traînée. Heureusement je la dessine dans son environnement, et après coup en relisant la description de l’observation antérieure c’est bien cela, j’avais déjà noté le sorte de trapèze qu’elle forme avec des étoiles proches.
Le Capricorne s’avance de plus en plus sur le méridien, il est en point de mire directement vers le sud depuis ma terrasse.
Après un passage rapide sur Saturn Nebula qui ne dévoile rien d’autre qu’un ovale très brillant et coloré, je pointe M72 qui curieusement m’enthousiasme malgré sa réputation fadasse. Je le note facile, évident sans être trop brillant, déjà visible à 21 X mais diffus.
Surtout, M30 est l’objectif ! Grâce à la très faible turbulence, je ne suis pas déçu du déplacement (du tube en sa direction) ! Son aspect brillant, condensé et contrasté m’incite à grossir. J’avais été frustré dans le ciel des Alpes du Sud à cause d’un fort mistral induisant une turbulence énorme, mais ce soir j’ai de la chance. Voici encore cette année un amas globulaire qui montre plus qu’un disque flou ! La petite traînée d’étoiles au nord apparaît assez bien, de façon plus étendue et diffuse en vision oblique, et surtout ce mode d’observation y montre 2-3 étoiles très faibles ! Bientôt, à gauche de cette patte d’étoiles (donc à l’ouest, avec le RC) se devine plus faiblement, un peu à la limite, une autre zone floue, très légèrement granuleuse par moments. Tellement intéressant pour mon petit diamètre que je m’applique à en tirer le portrait, histoire aussi de développer mes facultés d’observation et de dessin. Belle satisfaction !
En revanche, les deux galaxies du Capricorne sont anecdotiques à cette ouverture. Si NGC 6903 se trahit par une infime lueur collée à une étoile, NGC 6907 reste du domaine du spectre, de l’indécis, de l’extrême sans réelle confirmation.
Lors de la quatrième soirée, la lune est déjà presque à demi. Aussi je privilégie des objets brillants, comme les amas ouverts French 1 dans le Dauphin, Stephenson 1 dans la Lyre (jolie curiosité facile avec son étoile orangée), M56 et surtout M57 pour rester dans la Lyre (énorme à 150 X, avec déjà presque les anses plus sombres que le reste, moins bien définies).
Enfin, mon attrait pour les nébuleuses planétaires ne résiste pas à une première incursion dans une belle d’automne, Andromède. Elle me livre une jolie vision de la Boule de Neige Bleue (NGC 7662). Je joue avec les grossissements qui dévoilent sa belle teinte bleue sombre, son diamètre de plus en plus apparent, plus d’étoiles faibles à proximité …Et à 150 X aucun doute, le centre de ce joli disque est plus sombre, l’aspect annulaire commence à se mettre en place …
Cette période de beau temps s’est invitée vraiment au bon moment, quand le découragement devenait plus que chronique. Elle a fait un bien fou et j’ai pu mesurer la rapidité à laquelle le plaisir et la passion reviennent, stimulés par les astres, l’air encore doux, les perspectives magiques offertes par l’immensité de la voûte purement étoilée. Sans même y penser, les vieilles habitudes, les gestes se retrouvent, les vieilles connaissances, tel ou tel amas dans un coin, remontent à la surface. Quelle bouffée de fraîcheur !
Cela aura constitué une partie importante des observations de tout l’été, sur une durée courte, mais intense, avec des soirées d’observation idéales, bien disponible, pas de lune, pas froid, des soirées certes courtes mais frétillantes et bien remplies.
Maintenant, je me sens prêt à accueillir sereinement l’automne, et en particulier Cassiopée et Persée, vastes mondes d’amas ouverts délaissés l’an dernier au profit d’autres constellations. Patiemment, j’aimerais redécouvrir tous leurs amas un par un, comme lors des belles soirées d’avant, patiemment, et pimenter la chose grâce aux quelques nébuleuses et galaxies toutes proches …
Le retour des soirées d'avant
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire