lundi 26 janvier 2015

La 80, une lunette qui en a...

Bonjour,



Les 24 heures basiliennes ont été pour moi l’opportunité de rencontrer d’autres astrams. Mais ça a été aussi l’occasion de refaire une observation visuelle, chose qui ne m’était pas arrivé depuis au moins 3 mois. La faute au mauvais temps, bien sûr, mais aussi parce que je me consacre essentiellement à la photo.



Vendredi 07:00 : Consultation des sites météo. Neige pendant la nuit de vendredi à samedi mais beau temps prévu de 17 h à minuit.

Samedi 07:00 : Jardin tout blanc, routes dangereuses mais on garde espoir

Samedi 16:00 : Arrivée à Baisieux avec la 80 ED dans sa malette et sa monture AZ4. Le temps se découvre, c’est bon !



Et c’est parti vers 19:00… Le ciel s’est couvert mais des trouées permettent quelques observations. Un regard vers le nord-ouest laisse espérer que ça ira en s’améliorant. Il fait humide et les lampadaires voisins n’aident pas. Tant pis, je suis en manque, faut que j’observe !

Je n’ai pas encore sorti l’instrument mais un 114/900 pointe vers le sud. Mais que pointe-t-il ? La comète Lovejoy me répond-on ! Bon sang… Je ne l’ai pas encore vue, celle-là, à cause de cette foutue météo. La vision à l’oculaire me surprend. Je la croyais beaucoup plus faible que ça mais elle est bien lumineuse, la tête en tout cas. Ça, c’est fait !



Mais c’est trop rapide… Et puis c’est pas mon instrument… Je rentre donc chercher la 80 ED, 2 minutes après, elle est prête sur l’AZ4. Un très beau couple que ce tube et cette monture.

Et là, ça devient un challenge… Quoi donc ? Pointer une comète avec une azimutale sans savoir où elle se trouve ! Paraitrait qu’elle entre les pléiades et l’étoile bien visible que tu vois là-haut dans le Bélier. Entre les deux, t’as une étoile à peine visible, et bien c’est quelque part au-dessus. Yes, ça c’est du cheminement :be :

Pour avoir un peu plus de chance de la trouver, je chausse le 21 mm, donnant un grossissement de 28x. Je pointe au point rouge, je tire à l’oculaire, mais rien… nada.. que dalle. Vient alors la manœuvre du « je tourne autour en spirale ». Et 2 minutes plus tard, presque au moment où je pensais que je ne l’aurai pas, elle apparait sur le bord de l’oculaire. Faut pas la perdre, maintenant !

L’image est bien nette, la tête bien définie. J’aperçois un début de semblant de queue, vraiment faible, la pollution lumineuse dégradant l’image. Pas grave, au moins, je l’ai vue dans mon instrument. J’ai essayé de pousser un peu le grossissement mais la belle n’a pas aimé le 75x. Le ciel est plus sombre mais je préférais l’image à 28x.



Tant qu’on est dans le coin, autant aller visiter les pléiades. Un objet bien sympa pour un instrument à grand champ comme ma lunette. C'est que ça en prend de la place toutes ces étoiles !

On continue ensuite vers l’est, dans Orion. Malheureusement, la ceinture est coincée dans les arbres. Pas grave ! Une AZ4 n’a pas de mise en station : on la déplace de 10 m et M42 devient visible. Oui, elle est visible. On voit les bras, c’est pas mal et on s’en contente après 3 mois de disette. Mais les conditions ne sont pas idéales. Autant faire du bien lourd, du bien lumineux. La Lune par exemple, avant qu’elle ne se couche. Toujours belle, d’autant plus que le quartier n’est pas très gros. Ca turbule sec d’ailleurs sur le terminateur, même à 75x. Pas la peine de grossir plus, elle est suffisament jolie comme ça.



Pendant ces observations, une quinzaine de personnes sont venues jeter un œil à l’oculaire. Les habitués ont appréciés la comète. Des novices ont été émerveillés par la Lune et trouvé les Pléiades bien sympathiques. Alors, tant qu’on y est, autant aller sur Jupiter.

Elle commence à être suffisamment haute pour que ma 80ED ne se transforme pas en 80 polychromatique : 25° au-dessus de l’horizon. Toujours à 75x, les satellites nous la jouent groupés. 3 d’un côté et très serrés, 1 de l’autre. Les bandes nuageuses sont bien visibles. Et bien ça, ça te fait crier un gamin « Papa, j’ai vu Jupiter ! ». C’est bon ça… Le gamin, heureux. Le papa, fier d’avoir amené son fils mais conscient qu’il devra ouvrir le porte-monnaie.

Je n’ai pas monté plus le grossissement sur Jupiter car la turbulence était toujours forte. Cette observation met bien en avant la polyvalence de cette 80ED sur monture azimutale AZ4. On l’installe en 2 minutes. Elle est suffisamment lumineuse pour les objets classiques et donne des images très contrastées en planétaire, même si on ne peut pas la pousser à des grossissements indécents. Un complément idéal pour les séances photo EQ6/200mm. Tu t’installes tranquilles, tu voyages, tu trouves les objets sans trop savoir où ils sont. Tu te fais plaisir. Et elle a ce piqué propre aux lunettes apo, sans obstruction, ainsi que les images flatteuses que procurent les petits diamètres qui rendent la turbulence moins visible.



Une bien belle soirée malgré la neige du matin, les nuages (qui ont disparu), la pollution lumineuse, la turbulence et l’humidité.

Content :)





La 80, une lunette qui en a...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire