Bonjour,
Avant de commencer, je voudrais préciser que ce logiciel n'est compatible qu'avec Microsoft Windows : les chances qu'il soit porté dans le monde Unix (Linux ou MacOSX) sont quasiment nulles.
Le logiciel, ainsi que son code, ne sont pas libres : je n'ai pas encore décidé si je vais le distribuer et sous quel format : pas de lien de téléchargement à la fin donc.
Trouver un nom pour un logiciel de capture étant encore plus compliqué que de le créer, il n’a pour l’instant pas de nom définitif.
Après cette petite mise au point, si la lecture vous intéresse toujours :Lorsque j'ai commencé l'astrophotographie, j'utilisais le logiciel fourni avec la caméra (ATIK) :
Artemis Capture, qui est plutôt simple. Suite à l'achat d'une roue à filtre d'une autre marque, je me suis rendu compte qu’il ne permettait pas le pilotage de la roue à filtre : j'ai donc cherché un autre logiciel et le rapport qualité / prix le plus intéressant que j'avais trouvé à l'époque était
Nebulosity du créateur de
PHD Guiding : pilotage ATIK, RàF SX, dithering etc.
Après deux années d'utilisation, je trouvais tout de même beaucoup de défauts à ce logiciel : pas de pilotage du télescope, pas de MAP automatique, pas de possibilité de faire des séquences simplement (mis à part avec un langage de script) : automatisation difficile.
Nouvelle recherche et je tombe directement sur les poids lourds (
MaximDL etc.) de la discipline: interface austère, compliquée (trop de clics pour faire une action simple et banale), plein de fenêtres volantes partout, plein de fonctions inutiles, usine à gaz, cher (je ne pirate pas). En plus, malgré toutes ces fonctions, il faut d'autres logiciels encore plus austères pour automatiser les nuits.
Parallèlement à ça, j’avais des problèmes avec le Gemini II qui pilote ma G11 : j’ai donc commencé à développer quelques petits outils pour tester des fonctions du télescope : déplacements, guidage etc. De fil en aiguille, j’ai ajouté des fonctions pour piloter une caméra, une roue à filtre : une vraie petite « usine à gaz ».
En décembre 2012, je décide donc de reprendre à zéro le projet avec une architecture modulaire, réfléchie, extensible.
Le logiciel est développé en C# avec le Framework Microsoft.NET 4.5. L'interface graphique, en français (mais traductible facilement), est gérée par WPF. Il est principalement compilé en 64bits (la version 32bits fonctionne et est suffisante pour le ciel profond) pour tirer parti de la mémoire disponible sur les machines modernes (la mort du 32bits est de toute façon programmée). Tous les calculs internes sont effectués en virgule flottante double précision (sur 64bits) avec une architecture massivement parallèle qui permet l'utilisation de tous les cœurs disponibles sur le processeur (pas de support des GPU actuellement).
Il est développé sur mon temps libre, en fonction des besoins et des sorties.

Il a été pensé pour être utilisé manuellement comme un logiciel classique ou de façon totalement automatisé. L’interface se compose de deux parties principales : à gauche, on retrouve les contrôles du matériel et à droite la partie visualisation et informations sur l’image.
Actuellement, il est capable de piloter les télescopes, caméras, roues à filtres et focuseurs compatibles avec ASCOM (6.1). L’architecture permet d’ajouter simplement du matériel via une API simplifiée (un support alpha est par exemple disponible pour les caméras QSI avec leur roue à filtre interne) qui s’inspire d’ASCOM (simplifiée et épurée). N’ayant pas de rotateur ou de dôme, je n’ai pas ajouté ces composants pour l’instant mais ça reste une possibilité à terme.

La barre d’outils du haut permet un accès aux fonctions classiques d’affichage : niveau de zoom, symétries, fonction de transfert, négatif etc. A droite, on retrouve les statistiques de l’image (minimum, maximum, moyenne, intensité, déviation etc.), une loupe qui suit la souris, des statistiques sur la partie visualisée par la loupe, une vue « panoramique », un histogramme (logarithmique ou linéaire).
En cliquant sur une étoile, on obtient des données spécifiques (FWHM, position du centre de l’étoile sur le capteur (avec précision au subpixel), intensité, rapport S/B etc.). Il est possible de créer simplement une sélection pour utiliser les fonctions de ROI du matériel.
A gauche, le premier contrôle permet de piloter le télescope. Comme vous pouvez le voir, les fonctions sont limitées : pas de contrôle manuel par exemple (que je trouve inutile). Le pilotage du télescope passe principalement sur l’utilisation d’un catalogue d’objets intégré puis sur l'astrométrie.

Actuellement, il se compose de 9400 objets du système solaire (Soleil, Lune et planètes) et du ciel profond (300 étoiles les plus brillantes, 400 nébuleuses, 1000 amas, 500 nébuleuses planétaires, 6000 galaxies etc.) des principaux catalogues (Messier, NGC, IC, Caldwell, Sharpless etc.). Les données de positionnement proviennent directement de SIMBAD. 80% des objets disposent d’une image issue du DSS pour déterminer le cadrage.
Une fois proche de la cible, l'application intègre une fonction d'astrométrie aveugle qui permet de récupérer rapidement les coordonnées exactes du champ traité. Il est alors possible de synchroniser le télescope et de corriger le pointage ou de corriger uniquement par pointage différentiel. L'astrométrie sur une image de KAF8300 en bin4 nécessite entre 15 et 30s suivant la partie du ciel visée.

Après une résolution astrométrique, il est possible de déplacer la cible n'importe où sur l'image et de pointer le télescope automatiquement vers cette destination, sans utiliser de contrôle manuel. Les données astrométriques étant stockées dans les fichiers acquis, il est facile de prendre un même objet sur plusieurs nuits avec le même cadrage.

Les contrôles suivants permettent le contrôle de toutes les fonctions de la caméra (temps de pose, température du capteur pour les CCD régulées, ouverture de l’obturateur, nombre de poses, pause entre les poses etc.), de la roue à filtre (changement de filtre) ou du focuseur (déplacement, offset filtre) de façon manuelle. Des raccourcis spécifiques sont disponibles pour les fonctions classiques (cadrage, focus etc.).
On trouve ensuite le contrôle de séquence qui permet l'automatisation complète d'une séquence. Il est ainsi possible de demander au télescope de se déplacer vers une cible, de résoudre astrométriquement le cadrage, de lancer la calibration puis l'autoguidage avec
PHD Guiding, de lancer des séries de poses avec dithering, changements de filtres etc. La MAP automatique n'est pour l'instant pas prise en charge (je n'ai pas encore de motorisation pour tester) et il n'y a pas d'interface de création des séquences (à venir également) : il manque donc encore quelques fonctions pour être totalement opérationnel de façon automatique (mon observatoire n'est de toute façon pas prêt).

Enfin, un dernier contrôle permet d'afficher en temps réel les données et statistiques de suivi de <i>PHD Guiding</i> (nécessite la version 2.2 minimum). Après avoir régler l'amplitude et la fréquence de dithering (toutes les X poses), celui-ci sera automatiquement effectué à la fin des poses.
L'application permet bien entendu de gérer plusieurs sites d'acquisitions et plusieurs profils de matériel.

L'affichage de certaines fonctionnalités (comme la mise au point, décalage d'une image dans la PoC) peuvent être déportées via un Serveur Web sur un smartphone / tablette (utile pour la MAP manuelle) ou via internet. A terme, toutes les fonctions devraient être pilotable via une interface web (HTTPS) pour du remote.
Lorsque la partie « acquisition » a été plus ou moins stabilisée, j'ai développé quelques fonctions annexes :

Ci-dessus, une fonction, en cours de développement, permettant de régler le tilt du capteur (sur une zone de ciel étoilée sans objet ni étoile très brillante). Cette fonction vient en complément de la visualisation de la mosaïque des coins du capteur.

Ci-dessus, une fonction de détection des étoiles sur une image et calcul de la FWHM pour chaque image.

Ci-dessus, une démonstration du module de correction automatique des couleurs sur une acquisition de M8.

Ci-dessus, une démonstration d'un filtre passe-haut sur une image lunaire pour améliorer les détails.
En cliquant sur le lien
Traitements vous serez dirigé vers une page qui propose une démonstration dynamique de plusieurs processus mis en oeuvre pour le traitement d'image : histogramme automatique, correction des colonnes mortes, correction des pixels chauds et froids, filtre passe-bas. Déplacez la souris sur le nom d'une opération pour voir le résultat (affichage optimisé pour un écran Full HD).
Pour finir, des images réalisées avec le logiciel :










Certains objets comme les dentelles, M31 ou M33 sont très bas sur l'horizon ici (en dessous de 15°) dans la pollution du chef-lieu réunionnais (Saint-Denis). Les traitements n'ont pas été optimisés. Île tropicale et relief trop bas (même à 2200m), le seeing n'est jamais bon. Images à la 383L+ sur TMB130 (correcteur 3" ou réducteur WOT4), TMB92 (réducteur WOT4), AT65Q astigmate.
Jusqu'à présent, il n'y avait que 2 membres du forum réellement au courant du développement de cet outil. Merci à Tiflo et yonafunu pour leur soutien.
Voilà, j'attends vos avis, commentaires et suggestions.
Kaidan