Après une ou deux sorties manquées pour cause de petite voyage et autres obligations, enfin une sortie estivale qui, sans être renversante, recharge les batteries !
Une nuit sans nuages, évidemment annoncée par des sites météos mais pas par d'autres, de bonnes conditions dans un pré situé à 800 mètres d'altitude, nous avions un peu tous la flemme de monter à la Coupole située à 1 400 mètres d'altitude, plus loin dans le massif des Bauges.
Sont présents notre Président Jako (Novæ73), les mains dans les poches, Dédé (Dédé de St-Fé), Issam (kiwi74), et Christophe (Chris73) qui nous a motivés à sortir suite à son annonce de ciel clair pour ce soir.
La nuit tarde à tomber, mais qu'importe, il faut profiter de ce moment de détente dans la douceur de l'air, le reste de l'année c'est le froid qui saisit, ne nous plaignons pas.
Les premières cibles habituelles sont nos bonnes vieilles planètes fidèles au rendez-vous du moment, je pointe donc Mars qui brille un maximum, au point que les détails apparaissent difficilement, je parviens néanmoins à apercevoir entre deux turbulences des taches vertes, mais pas la calotte polaire par contre.
Rien d'autre à ajouter, et je passe à Saturne encore un peu basse mais ma foi ce n'est pas trop mal : division de Cassini et de vagues bandes nuageuses sont visibles, je grossis à 300x, inutile de chercher à aller plus loin.
Les satellites Titan, Rhea, Tethys, et Dioné se détachent nettement à 300x sur le ciel plus noir à ce grossissement.
Chacun continue de s'affairer avec son scope, Christophe continue de régler la MES en vue de faire des photos de la Voie Lactée, et nous butinons de scope en scope.
Le ciel ne sera jamais vraiment noir, et donc je laisse de côté les NGC de magnitude 13 que j'envisageais de chasser, en altitude à la Coupole ce sera plus réaliste.
Donc c'est parti pour quelques classiques, comme M13 qui bien entendu explose à l'oculaire, et je monte juste au-dessus pour choper facilement NGC 6207, une galaxie spirale vue de 3/4 face de magnitude 11,6, qui apparaît comme une tache ronde diffuse légèrement allongée.
Je pars vers la Grande Ourse pour me faire M108 près de l'étoile Merak, une tache granuleuse de forme allongée offrant guère de détails, une galaxie spirale barrée de magnitude 10,7, puis évidemment la Nébuleuse du Hibou, M97, une nébuleuse planétaire qui apparaît comme une tache sombre en visuel.
J'oublie de tester mon Lumicon OIII, mais l'objet est déjà sombre et je doute qu'il m'aurait apporté quelque chose.
Je monte sur M109, près de l'étoile Phad, une autre spirale barrée apparaissant un peu plus ronde et plus lumineuse que M108, magnitude de 9,8.
Issam avec son GSO de 400 entreprend d'observer Saturne, nous testons mon Delos 10mm barlowté 2x, pour comparer avec l'ES 4,7 mm : l'ES bien sûr grossit un poil plus, le Delos donne un peu plus de couleurs, question détails difficile à dire, nous ne nous sommes pas spécialement attardés.
Juste après Issam attaque les Grandes et Petites Dentelles à la bino, et en y ajoutant mon filtre Lumicon OIII, c'était vraiment superbe, du grand spectacle !
Je pars ensuite en direction de la Petite Ourse, je me fais la galaxie NGC 6217, je la chope les doigts dans le nez et les mains dans les poches à présent , bon c'est une tachouille ronde mais pas diffuse, en y passant du temps on comprend une structure irrégulière qui correspond en réalité à une spirale barrée, avec deux grands bras de part et d'autre.
Mieux vaut quand même savoir ce qu'on observe, parce que dans ces conditions non optimales il est difficile de deviner la structure réelle.
En fait elle est facile à trouver, puisqu'elle forme un triangle équilatéral avec les étoiles dzêta UMi et êta UMi.
Mais elle reste faible, la magnitude de 11,2 est un peu trompeuse.
Par défi je me fais la galaxie NGC 5832, de magnitude 12,2, située toujours dans la Petite Ourse.
Pour la trouver, j'ai trouvé le moyen, au chercheur pour une fois : il faut partir de l'étoile Pherkad (gamma UMi), se servir de la ligne droite formée avec 11 UMi de magnitude 5,2 juste à côté pour continuer sur HIP 73864 de magnitude 7,4, puis vers HIP 73440 de M=6,6, la galaxie est quasiment dans le prolongement, au chercheur on repère ces étoiles que donne Stellarium.
En farfouillant un peu dans le coin on tombe dessus mais c'est TRÈS ténu, une tache diffuse sans cœur !
Je décide ensuite d'observer M27, le Trognon de Pomme, ou encore la Nébuleuse de l'Haltère, et Dumbbell en anglais, dans le Petit Renard.
Contrairement à la dernière fois, je trouve facilement cette nébuleuse planétaire, qui apparaît comme une tache blanche, avec des filaments, je grossis à 300x, au filtre OIII je dois redescendre le grossissement pour en deviner la structure filamenteuse.
Au passage je résous l'amas globulaire M71 dans la Flèche.
De magnitude 8,3, à 300x il est résolu mais la luminosité n'est pas énorme.
Je vise ensuite M51, la Galaxie du Tourbillon, pour changer de secteur, dans les Chiens de Chasse, le pont de matière reliant les deux galaxies n'est pas très visible, du coup je renonce à d'autres objectifs trop pointus, me réservant pour une sortie à la Coupole où le ciel est plus noir et l'atmosphère plus limpide.
Je vise M101 non loin, la Galaxie du Moulinet, et effectivement elle n'est guère généreuse en luminosité et en détails.
Je virevolte vers Ophiucus pour résoudre l'amas globulaire M10, fort joli ma foi, dans l'intention de me faire une ventrée d'amas dans la foulée, mais le coin est un peu laiteux et je n'ai pas envie de chercher là-dedans ce soir, il est tard et je fatigue.
Je ferai sans doute un soir une recherche « Spéciale amas », mais en tout cas pas dans du yaourt et pas ce soir.
Je pars sur le Cygne, et j'observe le système multiple Albireo, c'est si beau qu'on ne peut s'en lasser !
Dans le Cygne il y a pas mal d'amas ouverts, je me fais un peu au hasard NGC6910, de magnitude 7,4. J'en observe d'autres, mais je ne les ai pas notés, ce sera pour une prochaine fois, dans la série « Spéciale » dont je parlais.
Je reviens vers le Verseau, l'énorme amas globulaire M2 est splendide , à 300x ça éclate, il faut dire qu'il est composé de plus de 100 000 étoiles, c'est donc l'un des plus gros amas connus.
Un coup d'œil dans le Double Amas de Persée, soit NGC 869 et NGC 884, toujours spectaculaire, il faut sortir les grandes focales d'oculaires pour contempler l'ensemble. Mais grossir est intéressant, ça permet de voir des géantes rouges, des étoiles jaunes plus brillantes que d'autres.
Je décide de terminer avec Andromède, Christophe et moi sommes les « survivants » de la soirée, et donc M31 est ma cible, très large au Delos 14mm, M110 apparaissant également dans le champ de 72° de cet oculaire.
Enfin, la vraie fin, « un petit dernier », comme grisé par tous ces astres : M76, la nébuleuse planétaire du Petit Haltère, dans le Petit Renard, que j'avais oubliée.
Petite tache perdue, il faut sacrément grossir pour voir quelque chose tant c'est petit, une structure irrégulière blanchâtre.
Voilà, j'avais l'intention d'observer beaucoup plus d'objets, bon le ciel m'a limité à des classiques, merci d'avoir eu la patience de me lire, et à bientôt pour de nouvelles aventures !
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Dobson Kepler GSO 300/1500
Luminos 23 - Delos 14 et 10 - Barlow TV 2x et 3x - OIII Lumicon 1,25" - QuickFinder
Et un triple sanglot monta dans la nuit, devant l'éternelle indifférence des étoiles (Jean Ray, « Le nom du bateau »)
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