mardi 1 avril 2014

Celle-ci ne m'a pas échappé !

Hello !!

Pour me convaincre d’arrêter de râler sur le forum et ailleurs contre la météo et le fait qu’il ne fait beau que quand je ne suis pas disponible, la Nature m’a gratifié vendredi soir d’une soirée claire. Cette fois, celle-ci ne m’a pas échappé, même si ce n’était pas l’extrême clarté des grands soirs.

Retour en arrière, vendredi en début d’après-midi. Il se met à souffler vers chez moi l’affreux et le fréquent vent de sud, synonyme direct de nuages hauts et de pluie dans les heures qui suivent. Mais, au fil de l’après-midi, que se passe-t-il ? Le vent se renforce, mais le ciel au lieu de blanchir se dégage au contraire et arbore une magnifique teinte bleu profond ! Et cela s’accentue au cours des heures, voici maintenant un vrai ciel pur, comme dégagé par le mistral. Où sont les cirrus ? C’est à n’y rien comprendre ! Tiens, voilà, enfin, la fameuse bande grise qui apparaît à l’horizon ouest, confirmation de la menace du vent de sud. C’était trop beau ! Je me garde bien de sortir tout le matériel, échaudé par l’expérience de la veille.

Après manger, les étoiles sont encore là ! Et la bande nuageuse a même diminué ! Là, je fonce ! Hop, en quelques minutes, je suis sur la magnifique double H3945 dans le Grand Chien, que je redécouvre par hasard. A 21 X elle est magnifique, bien résolue mais serrée, orangée et bleutée.


Je vais observer environ 15 objets au cours de la soirée, avant qu’un voile brumeux d’abord très discret envahisse tout. Ayant retrouvé une bonne mobilité de mon bras, cette observation a eu des parfums d’un passé proche, quand la bonne météo stable des années 2011 – 2012 nous laissait admirer des tas d’amas de ces régions, à tour de bras. Oui mais …rendu craintif par toutes les fois récentes où la météo s’est dégradée en séance, ou par la météo globalement pourrie actuelle, je n’ai pu m’empêcher ce vendredi d’observer avec boulimie, à toute vitesse, la peur au ventre qu’un voile vienne tout gâcher, en me disant constamment que c’était trop beau …et en étant un peu déconnecté d’une pratique continue, un peu démotivé …


Alors qu’ai-je vu ? Je n’ai pas trop envie de décrire un par un des petits amas pas trop spectaculaires, mais plutôt de m’attarder sur 5 objets qui m’ont plus marqué. Ma politique était de profiter des constellations vouées à disparaître prochainement, comme le Grand Chien et les Gémeaux.


Un double amas dans le Grand Chien


Je redécouvre le double amas NGC 2383 – NGC 2384, une belle curiosité. Je l’observe après le petit NGC 2367, et en partant de la double évoquée ci-dessus, H3945. Situés dans un champ riche, les deux groupes se ressemblent : ils sont allongés quasi E/O, je compte sur chacun à 48 X de 5 à 6 étoiles sur fond flou, certaines étant brillantes d’autres faibles. Ils offrent du potentiel car il est intéressant d’y farfouiller en grossissant, à la recherche d’autres étoiles. La turbulence toujours présente me limite un peu dans cet exercice.


Le Casque de Thor, indigne de sa réputation


C’est enfin l’occasion ce soir de revenir sur NGC 2359, le fameux Casque de Thor, à l’honneur des dessins dans Astrodessin ou ailleurs, magnifique avec des 300 mm. Mais à la 80 je comprends le monde qui nous sépare ! Je le repère en partant de NGC 2360, puis en butinant au passage le faible mais intéressant amas bicéphale NGC 2374. Tout d’abord, je ne vois rien, pas de Casque. Je vérifie la position avec la carte des Splendeurs d’hiver, rien. Je chausse l’UHC sur 48 X, et là d’un coup je vois une faible tâche un peu plus claire que le ciel, mais peu contrastée ! Vague, sans limite précise, elle semble juste allongée N/S, près d’un doublet encore visible avec l’UHC. Quelle déception ! Je me dis alors que l’on en fait tout un fromage mais qu’il me semble plus faible qu’une mauvaise galaxie de mag 11 quasi inconnue ! Mais la suite et la consultation de mes notes d’observations antérieures du Casque, le surlendemain, m’emmènent à la conclusion d’une perception erronée à cause probablement d’un voile brumeux naissant. En effet, je l’avais mieux vu par le passé, notamment sans filtre. Et quand je lève les yeux, je m’aperçois effectivement que quelques voiles insidieux commencent à arriver et à flouter certaines zones étoilées.


La galaxie du Cancer


Après quelques autres amas dans le Chien, je me rabats vers une partie délaissée des brumes, le sud du Cancer. Il contient la jolie galaxie NGC 2775, située près de l’esthétique tête de l’Hydre, joli jalon de départ.

La tâche floue m’apparaît tout de suite dans le champ, assez évidente bien que faible, à 48 X. On voit bien la chaîne verticale de 6 étoiles de mag 10 environ, à son est. Je passe du 12.5 (48 X) au Pentax XF 8.5 (70 X). Impressionnant ! tout comme l’effet que j’en avais eu sur M79, le gain est assez fort ! La galaxie ressort mieux, plus contrastée surtout grâce à sa partie centrale qui ressort mieux, plus brillante, plus marquée, donnant plus de facilité à l’ensemble. Comme quoi, on décrit souvent les objets par le diamètre instrumental, mais l’oculaire est aussi un paramètre propre à changer l’aspect, tout comme la météo et le site, en plus de la subjectivité de l’observateur. Rappel édifiant !


Un éventail pour les Gémeaux


La zone du Grand Chien bascule maintenant trop vers l’ouest, et un test sur un pauvre M93 méconnaissable et pâlichon me dissuade de rester vers la Poupe, trop voilée de brume, pourtant richissime en petits amas. Je bifurque donc vers les Gémeaux, quasi vierges de brume, eux. Je me souviens d’un petit amas croqué récemment par Dédé, NGC 2266.

Dès 21X, malgré sa mag de 9,5 et le peu d’étoile jalon proche, il apparaît joliment comme un minuscule éventail gris uni et flou collé à une étoile assez brillante. Le choc ! On dirait une comète ! Il invite bien sûr à grossir.

A 70 X donc maintenant, on voit nettement environ 5 petites étoiles qui partent de la brillante et bordent un côté du triangle. Ce dernier s’étend bien en vision oblique et sa texture devient granuleuse, sans pouvoir le résoudre vraiment. Magnifique redécouverte.

Au passage, j’essaie de résoudre Propus à 150 X mais en vain, cela bouillonne trop.


Le Grand Amas et son compagon


Pour terminer la tournée des grands ducs, je vais essayer de me rattraper de n’avoir pas observé la trilogie du Cocher cette année. Je pointe donc M35, déjà visible à l’œil nu. Dans le grand champ, oui, bien sûr, il tient son rôle de Grand Classique. Riche, brillant, étendu mais serré et estétique, tous les qualificatifs lui vont comme un gant. On voit vite une structure en V, formée par un arc brillant remarquable et une longue ligne un peu plus faible. Et on remarque des bandes noires, sans étoiles, à l’intérieur de ce V.

Le compagnon NGC 2158 se voit aussi mais reste petit et diffus, et présente à mes yeux une drôle de caractéristique : sa lueur semble s’effondrer sur elle-même sitôt que l’on s’y concentre. Il doit falloir grossir.

Dans le Pentax (70 X) M35 est vertigineux, on a l’impression d’y tomber, il occupe tout le champ et ses étoiles étincellent !

Le compagnon, lui, est mieux défini, sa présence est affirmée, il n’est plus fuyant. Il touche une étoile faible, et, illusion ou réalité, avec un effort ultime, sa surface ne semble plus tout à fait uniforme, et comme percée d’une pointe de photon à un endroit. Alors, impression ou réalité ?


Et voilà, je l’aurais eu, mon auscultation entière du Grand Chien. Et une bonne partie de celle des Gémeaux aussi. Finalement, cahin caha, le bilan de ces mois-ci ne sera pas si négatif que cela, si l’on parvient à exploiter les quelques soirées potables …

J’aimerais bien jeter mon dévolu maintenant sur la Licorne et la Poupe, au moins sur leurs amas principaux. Ensuite, il sera l’heure du retour des galaxies, cibles chéries à mes yeux, dont une profusion est déjà accessible à ma 80, et qui sait, à l’image ce soir de NGC 2775, déjà un poil détaillées à travers mon nouveau Pentax … ?





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