Je ne m'attendais pas à avoir un ciel aussi bleu en cette fin de journée, la météo avait plutôt prévu un dimanche soir nuageux mais rien de tout cela. Une semaine que je n'ai pas fait d'observation, j'en profite et me décide donc à sortir mon dobson Kepler 250 vers 19h30, il aura ainsi le temps de prendre tranquillement la température jusqu'à la tombée de la nuit.
Vers 20h, je ne peux attendre plus longtemps et me décide à sortir, d'autant plus que la Lune (l'objectif premier de ma soirée) est quasiment juste au dessus de ma tête, sous un ciel toujours aussi clément. J’arrive également à distinguer sans problème Jupiter qui, malgré l'heure, brille déjà de mille feux. Elle est à proximité de la Lune, un peu au dessus.
Je prends alors possession de mon instrument et commence à orienter le chercheur vers cette belle demoiselle, la Lune, puis une fois centré dessus, ce que je vois est déjà quelque chose de formidable, le croissant de Lune, la délimitation des zones d'ombre bien visible, le tout sur un fond parfaitement bleu. Je me dirige alors doucement vers l'oculaire (le SuperView 30mm pour commencer) et ce que j'admire dedans me laisse sans voix, je suis émerveillé, tout simplement Elle est là, elle prend une majeure partie du champ de l'oculaire, cette "boule" si parfaite, ses cratères, cette zone d'ombre qui se démarque, j'ai l'impression qu'elle est proche, si proche, bref, je suis subjugué et continue à l'observer un bon moment avant de changer d'oculaire.
Me voilà maintenant prêt à la contempler avec l'oculaire Pössl 9mm. Le spectacle est alors encore plus impressionnant, presque indescriptible ! Je la regarde sous tous les angles et les détails qui me parviennent sont tellement fins et précis, c'est impressionnant
Puis je change d'oculaire et revient sur le SuperView 30mm pour tenter d'immortaliser ça. Je dégaine alors mon iPhone et au bout de quelques essais j'arrive à avoir quelque chose de plutôt pas mal. Avec le ciel bleu ça donne vraiment bien :
Après toutes ces émotions, je décide de viser Jupiter qui est dans le secteur, et je suis assez surpris que le rendu soit aussi bon, malgré qu'il ne fasse pas encore nuit. Les bandes oranges sont même encore plus visibles que la dernière fois, de nuit. Peut-être aussi la colimation que j'ai refaite aujourd'hui qui n'y est pas pour rien... Je change d'oculaire, et hop, Jupiter et ses satellites au 9mm, impeccable, je suis content
Au fur et à mesure que le temps passe, je me dit que je ne peux pas rester sur mon unique objectif, la Lune, surtout vu les bonnes conditions de ce soir. Alors je rentre et attends bien sagement que la nuit tombe, en rêvassant de toutes les images que j'ai pu voir jusqu'à présent
Il est maintenant 22h. Avant d'attaquer le ciel profond, un dernier petit coup sur la Lune, histoire de voir ce que ça donne la nuit, c'est magnifique ! J'en redemande. Mais il est temps à présent de passer à autre chose, quelque chose de plus compliqué pour moi étant débutant : le ciel profond. Aidé de mon iPhone et d'une excellente application, je commence par la recherche d'un amas globulaire, M3. L'application va alors me guider, pas à pas vers ma cible, d'étoiles en étoiles. Je suis les indications, fais la comparaison de ce que je vois sur mon écran et dans le chercheur et j'avance doucement, à partir de l'étoile visible la plus proche de ma cible. Et puis ça y est, j'y suis, ma cible est là, dans le chercheur. À bien y regarder je distingue effectivement quelque chose, comme une petite tâche floue blanche. Pour en avoir le cœur net, je regarde alors dans l'oculaire. Victoire On dirait que c'est bien M3 ! Au delà de la beauté de la chose, le sentiment de satisfaction m'envahit. En effet, j'ai réussi à trouver une cible que de toute évidence, sans aide, je n'aurais pas pu trouver ! Mais une cible que j'ai trouvé sans GoTo, sans motorisation, uniquement grâce aux indications de cette application.
Je ne peux pas en rester là. Même si je ne suis pas sur un point haut, qu'il y a une certaine pollution lumineuse mais aussi la Lune qui illumine une partie du ciel, je vais tenter l'impossible et essayer de trouver une galaxie. Toujours avec l'aide de mon iPhone, je repère dans un premier temps quelle galaxie je peux observer depuis là où je me trouve. C'est fait. J'ai ma cible. Le chemin entre l'étoile visible la plus proche de ma cible et ma cible est un peu plus long que pour aller chercher M3, mais tant pis, je tente. J'avance doucement, toujours en comparant ce que j'ai à l'écran avec ce que je vois dans mon chercheur, et puis d'étoiles en étoiles je fais ma route. Petite pause à mi-chemin. Je reprends, toujours aussi doucement qu'avant et puis tout à coup, première victoire D'après l'application je suis pile sur ma cible ! Reste à vérifier si je peux l'observer avec le SuperView 30mm. Si ça se trouve, déception, il n'y aura rien du tout. Après ces quelques secondes d'interrogation, mon regard se tourne vers l'oculaire et là, incroyable ! M81 et M82 dans le champ, je n'en crois pas mes yeux
Je les distingue parfaitement, sans toutefois trop de détails mais quand même, je vois très bien leurs différences... Je les admire un sacré moment en pensant que ce sont mes premières galaxies, et ce, depuis chez moi !
Le temps passe tellement vite, il est déjà presque minuit. Je finis ma soirée d'observation par Mars qui se trouve juste en face de moi. Je distingue un peu sa forme, sa couleur, sans pour autant apercevoir les calottes polaires. C'est quand même bof bof. Je préfère Jupiter, de loin.
Voilà, il est maintenant temps de rentrer. Je remballe tout. J'ai des magnifiques images plein la tête, un vrai régal, la nuit sera bonne
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